Madeleine Michelis


Itinéraire dans la Résistance

      Si elle fut dès le début de l'occupation en contact avec des milieux résistants, s' il est possible qu'elle ait fait partie à Paris d'un réseau d'universitaires, s'il est mentionné qu'elle fut mise en relation avec Pierre Brossolette, c'est à Amiens qu'elle a accompli des actes caractérisés de Résistance en 1943. Le réseau Shelburn auquel elle appartenait était rattaché directement au SOE britannique. Son rôle consistait à acheminer à Amiens des aviateurs ou prisonniers évadés alliés disséminés dans la campagne picarde. Sa bonne connaissance de l'anglais rendait bien des services. La médaille de la liberté que les américains lui ont décernée fait état de services rendus de novembre 43 à février 44. Si les circonstances de son arrestation le 12 février 44 sont connues, en revanche celles de sa mort demeurent incertaines. Pour l'état-civil, elle est décédée le 15 février, à une heure qui ne peut être précisée. Pour son chef de réseau, il est généralement admis qu'elle s'est suicidée le 15 février car elle ne pouvait supporter l'idée d'un nouvel interrogatoire. Mais deux témoignages affirment qu'elle était en vie le 16 février. Une de ses compagnes relate qu'elles furent emmenées avec d'autres le 16 février à 13h pour un interrogatoire à l'hôtel des Etats-Unis, mais qu'elle fut la seule à descendre de la camionnette. Elle ne fut plus revue jusqu'au jour où les allemands, après avoir fait courir le bruit de son évasion, remirent son corps à la police française qui avertit ses parents le 21 février.

      Toutefois la citation du général de Gaulle accrédite une autre version de sa mort :

« Jeune Française admirable, qui s'est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d'Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S'est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d'aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d'abnégation, de foi patriotique.»